Présentation : Le Baron de Fer

Le Baron de Fer est un grand dragon chromatique gris dont la stature impose le respect. Sans être d’un gabarit anormal, ce dernier est plus grand que bon nombre de ses congénères et paraît solide comme un roc. Survivant de nombreuses batailles, son corps est parsemé de vieilles blessures et de cicatrices toutes aussi horribles les unes que les autres. L’une d’elle, résultat d’un coup de hache et vraisemblablement la pire de toutes, laisse éternellement la partie droite de son visage défigurée. La blessure, maintenant dissimulé en permanence sous un masque d’acier, à selon les rares l’ayant aperçu de quoi à faire frémir le plus vaillant des aventuriers. Arborant presque toujours une expression antipathique, le Baron braque sur tous un regard bleu aussi glacé que la mort elle-même. Rarement au repos, ce guerrier rompu par des années d’expérience porte religieusement son imposante armure ajoutant ainsi à sa présence déjà massive.

D’habitude silencieux et posé, le Baron ne parle que lorsqu’il le juge nécessaire. Toutefois, lorsqu’il prend la parole, ce dernier peut se révéler être d’un certain charisme et capable de rallier n’importe quelle troupe dont le moral souffre. Calme et calculateur, il trouve bien plus avantageux d’attendre et d’évaluer une situation donnée avant de frapper. Bien entendu, comme tout chef, le Baron porte une certaine importance à la vie de ses soldats et ne permettrait point de subir des pertes en raison de stupidité. Toutefois, ce dernier comprend bien que ses projets requièrent des sacrifices et peut tout aussi se montrer sanguinaire et faire preuve d’une cruauté immonde. Passé maître dans l’art de l’intimidation et de la terreur, le Baron de Fer n’éprouve aucune difficulté à faire souffrir des communautés entières s’il juge que cela sert ses intérêts. Toutefois, sous ses airs de barbarie simpliste se cache un chef de guerre aussi habile que rusé bien en mesure de surprendre un ennemi l’ayant sous-estimé. Malgré ses qualités de meneur, le Baron est depuis quelques années aux prises avec des idées de grandeur qui peuvent parfois déformer son jugement. Dès lors un brin égocentrique, il lui arrive d’ignorer les suggestions de ses officiers et commence à développer une obsession à débusquer des traîtres ou à mater des menaces fondées ou non menaçant son règne. Sa volonté est indomptable et le Baron de Fer ne se pliera aux exigences de quiconque à moins d’y gagner quelque chose de considérable en retour.

Aujourd’hui encore, le nom original du Baron de Fer reste inconnu pour tous ceux n’ayant pas fréquenté ses cercles rapprochés ou bien servit avec lui lors de ses débuts comme capitaine d’une compagnie libre. Les anales ayant probablement été purgées ou tout simplement perdues, l’identité et l’histoire de cet individu est pour la plupart du temps racontées sous formes de bribes de bouche à oreille. La première trace du Baron remonte dans les armées de Warfang. Ancien soldat et officier d’infanterie lourde, ce dernier a servi la cité pour de nombreuses années et semble à certains moments de sa carrière s’être distingué comme un leader compétant. Toutefois, la confiance que le Baron avait en Warfang fut sérieusement ébranlée lorsqu’il releva des lacunes importantes dans le leadership et la cohésion des troupes de la cité état lors de la longue guerre qu’il l’avait opposée aux forces de Malefor. C’est à ce moment que le dragon gris commença à penser à faire sa propre place en ce monde et non pour le profit de quiconque.

Peu de temps après le Cataclysme, le Baron de Fer accompagné par de nombreux de ses frères d’armes quittèrent le service de Warfang pour partir à son propre compte. Après avoir recruté un peu ci et là, le Baron se mis au service de grands empires commerciaux en sérieux besoin de protection pour leurs convois dans ce monde en proie au chaos. Suivis par bon nombre de soldats de profession, l’ancien officier n’eut point besoins de prouver le pedigree de sa troupe. Pour un bon moment, cette affectation fut parfaite pour la jeune compagnie. En effet, le Baron bénéficiait de revenus confortables, gardait le contrôle sur ses soldats et continuait d’amasser de l’expérience lors de nombreux heurts contre bandits et pillards. Payée grassement pour ses services, la compagnie grandit rapidement en attirant des soldats de fortunes de toutes sortes sous promesse de combats, de gloire et surtout d’or et de butin.

Avec la fin des grandes menaces de banditisme sur les convois marchands vint le début des grandes tensions entre le Royaume d’Avalar et la Guilde. Craignant d’être à nouveau emporté dans un conflit qui saignerait à blanc ses troupes sans gain particulier, le Baron prit alors la décision de quitter les environs de Warfang. Entendant parler des merveilles et des richesses de la République Blanche, ce dernier se pressa de s’y rendre pour offrir ses propres expertises et celles de ses guerriers. Après un long périple jusqu’à capitale Helless, le Baron fut rapidement recruté par la République qui mit rapidement sa compagnie à la tâche pour assurer l’intégrité des frontières de leur empire constamment assaillies par diverses menaces. Au départ satisfait de son coup, le Baron de Fer se mis rapidement à la tâche, s’attendant à une affectation facile. Toutefois, le désenchantement vint rapidement. Après presque une année au service de la République durant, il était clair que cette dernière ne payait point en proportion de ses richesses dîtes phénoménales. Bien que les paiements étaient plus importants que ceux de ses anciens employeurs, ceux-ci couvraient à peine les dépenses de la compagnie toujours grandissante. En effet, ses troupes ayant gonflées à plusieurs centaines, le Baron peinait à payer convenablement ses soldats. Après bien d’âpres combats contre les horribles monstres qui rôdaient aux abords des frontières de l’empire, de nombreux mois passés loin de la capitale et de toute civilisation et ainsi que de plusieurs revers afin de faire augmenter leur solde, les guerriers du Baron devinrent mécontents. Pouvant prédire l’implosion prochaine de sa petite armée, le grand dragon gris pris la décision d’une fois de plus quitter le service de son employeur. C’est donc le moral dans les talons et les esprits échauffés que le Baron de Fer et ses soldats quittèrent la République Blanche.

Sans perspectives certaines d’un employeur, le capitaine et ses mercenaires errèrent pendant une durée indéterminée sur les routes, dans les forêts et prirent grand soins de ne jamais rester trop longtemps au même endroit. Prenant exemple sur les bandits qu’ils avaient anciennement combattus, la bande armée se tournèrent au pillage afin de survivre et mirent à feu et à sang les campagnes afin de survivre. Toujours restée bien cohésive sous le commandement su Baron de Fer, la compagnie subit tout de même quelques désertions au fil du temps. Bien que la situation fût toujours tenable, l’heure était grave et le Baron devait trouver une solution avant que sa compagnie ne se désagrège et il fallait faire vite. Le point d’ébullition sembla être atteint lorsque l’un des officiers du Baron, fatigué de se comporter en coupe jarret tenta de l’assassiner en plein conseil de guerre d’un solide coup de hache en plein visage, récoltant ainsi sa propre mort tout en faisant un dernier cadeau à son chef soit une figure complétement défigurée et devant être en partie cachée derrière un masque.  Cette échauffourée semblant avoir vraisemblablement mis à mal le leadership du maître de la compagnie ne sembla pas avoir les conséquences désastreuses qui auraient été à prévoir. En effet, la solution aux problèmes du chef mercenaire vint à lui complètement par hasard, solution qui vit le jour dans la Forteresse de Fer.  

Inconnue des cartes et des connaissances de ses meilleurs éclaireurs, le commandant décida tout de même d’y abriter ses troupes le temps de remédier à la situation. Utilisée au moment de sa découverte comme un repaire de bandits de grand chemin, ces derniers n’opposèrent que peu de résistance face à la force considérable qui pénétra par surprise dans l’enceinte de la forteresse et ne purent opposer qu’une faible résistance. Après avoir expédié du bastion ces indésirables, les forces du Baron purent enfin se loger entre ses murs laissant amplement le temps à ce dernier et ses officiers de prendre leurs prochaines décisions. Au départ perçu comme un abris temporaire pour ses troupes, le gris y vit plutôt une occasion de recommencer à neuf. L’opportunité qu’il attendait depuis si longtemps pour asseoir son pouvoir et de régner à son tour sur la contrée entourant la forteresse. Il détenait de l’argent et plus important encore une armée prête à assouvir ses plus folles ambitions. C’est aussi à ce moment que les premières idées de grandeur et l’égocentrisme de ce dragon commencèrent à faire surface. Après quelques explorations de sa demeure, le nouveau propriétaire découvrit gravé sur l’un des remparts le titre qu’il porte toujours aujourd’hui. Oubliant alors à jamais son nom il se renomma ainsi, comme à l’image de la vieille place forte : Le Baron de Fer.

Exposant, ou plutôt imposant son projet à ses officiers, ces derniers se plurent à l’idée d’investir le bastion. Juchée sur le bord d’un précipice, la Forteresse de Fer était presque imprenable si elle était défendue convenablement par une force suffisante. De plus, bien qu’elle fût en très mauvais état, cette dernière jouissait d’une position stratégique. Construite à la croisée des grands empires et bordée par d’importants artères commerciales, la forteresse fournirait d’amples occasions à la compagnie du Baron de s’enrichir sans même être au service de quiconque. En effet, ayant appris maintes leçons des brigands, les mercenaires savaient bien que les caravanes marchandes empruntant les couloirs bien en vue du haut de leurs tours de garde seraient lourdement chargées d’or et d’objets de valeur. L’occasion de bâtir son propre royaume était trop tentant pour le Baron. Ce faisant, il ordonna donc la reconstruction de la place forte.

Prenant grand soin de délimiter son territoire, le Baron de Fer prit note que quelques villages et bourgades de tailles variables se trouvaient à portée de son influence. Sachant bien qu’il aurait grand besoin de travailleurs pour remettre à neuf la Forteresse de Fer, le nouveau seigneur de guerre commença alors à recruter de façon forcée ou non des villageois pour effectuer sa basse besogne. Bien que la grogne populaire et les menaces de révolte se firent rapidement entendre, que pouvaient vraiment faire une vulgaire bande de paysans contre la brutalité d’une armée de mercenaires tout aussi brutaux les uns que les autres ?

Ainsi donc commença le règne de terreur du Baron de Fer qui, perché du haut de sa forteresse, jette un regard partiellement voilé d’acier sur la contrée dont il a pris possession. Contemplant de ses yeux froids et mauvais le royaume qu’il bâtit lentement, mais sûrement et sur les prochains conflits qui seront, à son plaisir, assurément aussi sanglants qu’inévitables.